Retour en images : Héloïse et les autres

Héloïse et les autres, pièce présenté par les élèves du LEM lors du Chantier
texte Emmanuelle Destremau
comédienne intervenante Caroline de Vial
professeures Isabelle Petiot, Amandine Robert
régie plateau Thomas Boudic, Antoine Le Cointe, Jean-Jacques Mielczarek
avec Besse Jérémy, Cabanel Stéphanie, Cadi Tazi Lila, Chevier Cassandra, Fumard Marie-Angélie, Lorenzen Aleïda, Bulle Florian, Baschenis Lia, Beghin Perle, Bibey Sarah, Chia Manon, Debizet Charlène, Duchamp Julie, Gontard Pauline, Gouttefangeas Léa, Humbert Zoé, Laabab Zoé, Laabab Lydie, Laboisse Chloé, Le Masson Anyssa, Mahafidou Nada, Mandigon Camille, Queille Mathilde, Raby Fanny, Régerat Antoine, Missonnier Valentino

 

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L’aventure de ce texte a été singulière.

J’ai choisi de fabriquer quelque chose avec une matière qui était en moi et de tenter de vous l’offrir plutôt que de me demander de quoi vous aimeriez parler, comme je l’avais fait la dernière fois avec My body is a zombie for you. J’ai eu envie de vous donner à mâcher un peu de mes choses intérieures pas encore très cuites. J’ai eu peur que ça ne vous touche pas. Tant pis je me suis dit.

Vas-y.

Ça a donné Héloïse & les autres qui est une histoire des différences – celles que l’on côtoie dans une vie et qui vous transpercent, celle des brouillards enfouis avec lesquels on doit bien essayer de vivre. Une forme sans doute en mouvement sans doute inachevée sans doute à malaxer encore, une forme faite de multiples formes un peu à l’image de mes circonvolutions dans ce métier, à l’image des labyrinthes dans ma tête. Une forme qui peut vous donner à expérimenter des choses et des modes – à essayer – à inventer vous-même le chemin.

Ce n’est pas l’histoire d’un tournage à mon avis c’est plutôt des histoires d’humains qui se trouvent être des professionnels du cinéma.

Ce n’est pas l’histoire d’un échec c’est l’histoire qui se répète perpétuellement des adaptations – quand la réalité n’est pas où on l’attendait.

On n’échoue pas on s’adapte – on ne tombe pas, on fait un pas de côté.

L’histoire d’Héloïse et de sa vie fictionnelle.

L’amour qu’on cherche et la différence qu’on nie.

En vous livrant ce texte j’avais terriblement peur et puis vous m’avez envoyé vos retours sous la forme de petits mots que je garde précieusement dans la boîte à choses inoubliables.

Ce fut une grande chance pour moi de lire vos impressions en cours d’écriture.

Je suis vraiment heureuse que vous ayez eu envie.

Envie de rentrer dans ce texte et de le mastiquer un peu avant de pouvoir en inventer vraiment le goût.

Je suis vraiment heureuse que vous soyez à l’intérieur de cette invention parce que oui, c’est vous qui allez inventer ce truc pour la première fois.

Comme le mec qui découvre pour la première fois une grotte préhistorique, on appelle ça l’inventeur de la grotte.

Lui choisir une couleur, une forme, un rythme et franchement : la voie est libre.

Y’a qu’à marcher dessus.

Les premières traces dans la poudreuse ce sont les vôtres alors il faut suivre vos instincts.

Courrez, sautez, roulez vous dedans, mangez la neige fraîche, vomissez, crachez aussi, foutez la dans votre slip, faites des batailles et des bonshommes, écrabouillez, glissez, façonnez, c’est votre job maintenant !

C’est une chance inouïe que vous soyez là-toutes vivantes et les bouches pleines pour porter cette histoire. Je dis vivantes parce que dans votre groupe je crois qu’il y a environ 24 filles et 3 garçons. Est-ce que le féminin ne l’emporte pas alors sur le masculin dans ces cas-là ? Je pense que vous ne m’en voudrez pas de le faire. On s’est bien mis d’accord. On a le droit d’inventer notre monde. C’est juste logique non ?

Si les monologues sont trop longs – s’il y en a trop : coupez, mastiquez, coupez, mastiquez, jusqu’à ce que ça coule. Ça se déroule. Ça glisse.

Ou alors inventez des formes avec eux. Des façons de raconter. Des images. De la danse. Des saccades. Des Vidéos.

Il y a beaucoup de façons de raconter.

Tu peux même aller t’asseoir dans le public à côté d’un spectateur pour lui raconter à l’oreille. Que personne d’autre n’entende.

Tu peux tout fabriquer.

La voie est libre.

Vas-y.

Merci, merci encore de m’avoir accompagnée dans cette écriture à vous toutes et tous qui allez jouer ce texte dans cette première forme et merci aux enseignants et professionnels qui vous ont accompagnés.

Emmanuelle Destremeau

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